Estimation : 50 000 - 70 000 €
Adjugé 50 000 €
Sur sa toile d’origine
Signé en bas à droite J.L.GEROME
Porte au revers sur le châssis une inscription La fuite en Egypte – Salon de 1897 n° 730
Et une étiquette n° 1353
On ne peut trouver plus de belle évocation de cette version de la Fuite en Egypte que celle du critique d’art, Gaston Schéfer dans Le Salon de 1897,(voir G. Schéfer opus cité supra). « La Fuite en Egypte, de M. Gérôme, est un poétique paysage de nuit; les fugitifs passent dans la brume bleuâtre des soirs d’Egypte.
Le charme est tendre de ce tableau qui évoque le souvenir de ces premiers tableaux d’Orient qui valurent à cet artiste un succès si universel. Les qualités du peintre sont plus visibles dans cette toile que dans celle de l’Entrée de Jésus à Jérusalem, où la restitution historique de la scène paraît avoir préoccupé avant tout l’esprit de l’artiste. De ce côté, son ambition a été remplie ; mais nous prêterons à toute la science du monde un grain de poésie, de cette poésie banale si l’on veut, mais irrésistible, qui émane, la nuit, de la terre vénérable d’où sont sorties toutes les religions.»
Notre tableau fait suite à la participation de Gérôme à une série d’illustrations, toutes en grisaille faites en 1895 et destinées à la photogravure, pour une Bible parfois citée sous le nom de Bible d’Amsterdam (seule une édition en italien est connue).
On perçoit à travers ce travail une préoccupation spirituelle de Gérôme, d’ordinaire anticlérical, peut-être consécutive aux nombreux deuils qui attristèrent son existence dès 1884 et en particulier en 1891 avec la mort de son fils Jean.
Deux versions de La fuite en Egypte furent faites en 1897.
Une version de jour (collection particulière, une esquisse pour ce tableau est conservée au musée de Vesoul), où un ange volant au-dessus de la Vierge, identifie clairement la scène (voir G. M. Ackerman, Jean Léon Gérôme, Tours, 2000, n°440, reproduit), et cette version nocturne choisie par Gérôme pour être présentée au Salon de 1897.
Fidèle à ses représentations de l’Orient, il offre une vision réaliste du désert, figurant la Sainte Famille comme une simple famille de bédouins. Contrairement à la version diurne, nul artifice autre qu’un subtil traitement de la lumière n’est utilisé pour évoquer la présence du Christ. Celle émanant de la pleine lune baignant la scène d’une atmosphère poétique et celle spirituelle venant de l’enfant, se reflétant sur le visage de sa mère. A partir de 1880, l’artiste est sensible à l’influence du mouvement symboliste, et compte parmi ses amis Gustave Moreau qui enseigne depuis 1896 à l’Ecole des Beaux-Arts.
La fuite en Egypte ( la nuit) - Jean-Léon GÉROME (1824-1904)
La fuite en Egypte ( la nuit) - Jean-Léon GÉROME (1824-1904)
Jean-Léon GÉROME
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